
Qu’il s’agisse d’évènements positifs ou négatifs survenant dans la vie quotidienne, la manière dont nous allons réagir et gérer la situation va être totalement différente d’un individu à un autre. On considère en psychologie sociale, qu’il existe deux extrêmes : l’internalité et l’externalité. Le locus de contrôle, trait de personnalité stable dans le temps, mesure le degré de maîtrise que vous pensez avoir sur votre vie. Découvrez quel profil de locus de contrôle vous correspond.
La théorie du locus de contrôle est un concept développé par le psychologue Julian Rotter en 1954 [1], qui fait référence à la manière dont nous percevons les évènements survenant dans notre vie, à savoir si nous attribuons nos succès et nos échecs à des facteurs qui nous sont internes ou externes. Ainsi, la manière dont nous allons faire face aux évènements et gérer le stress pourrait varier selon le type de locus de contrôle que nous avons.
Les personnes avec un locus de contrôle externe seraient plus disposées à croire que les évènements de la vie sont liés à des causes extérieures, telles que le hasard. En effet, elles ne seraient pas encline à se sentir responsable d’un évènement, estimant ne pas pouvoir contrôler ces facteurs extérieurs. Au contraire, un individu avec un locus de contrôle interne aurait plutôt tendance à penser que les issues des évènements dépendent de ses actes et de ses motivations, qui sont sous son contrôle. Prenons l’exemple d’un individu passant un examen de conduite :
- chez un individu avec un locus de contrôle externe : si l’issue de l’évènement est un succès, la personne aurait plus tendance à attribuer le succès à l’indulgence du moniteur. Si l’issue de l’évènement est un échec, c’est que le moniteur était particulièrement exigeant.
- chez un individu avec un locus de contrôle interne : s’il échoue à l’examen, l’individu considèrerait que c’est dû à son propre manque de concentration et préparation ; s’il réussit à l’examen, c’est parce qu’il aurait fourni beaucoup d’efforts.
De manière assez intéressante, des études montrent que les personnes avec un locus de contrôle externe sont plus à risque de présenter des troubles anxieux et dépressifs (résultat retrouvé pendant la pandémie [2,3]). Ce lien entre le type de LOC et la santé mentale pousse à s’interroger sur la manière dont on développe plutôt un LOC interne qu’un LOC externe ? Selon la littérature scientifique, dès la petite enfance, nous intériorisons le noyau de base de la personnalité : « le soi » [4]. Au cours de notre vie, « le soi » peut être remodelé par cinq facteurs contextuels qui sont historiques, culturels, développementaux, organisationnels et interpersonnels [5], ce qui influencerait notre personnalité et notre façon de penser.
Aujourd’hui, certaines études utilisent ces notions pour mettre en place des interventions de psychologie positive [6] afin d’améliorer la santé mentale des participants. Par exemple, en 2018, une étude avait montré que, suite à une intervention de psychologie positive, l’humour des participants changeait, ce qui engendrait un changement dans la perception du bonheur et une diminution de la dépression [7].
Vous pouvez mesurer votre propre locus de contrôle grâce au questionnaire Internal Control Index (ICI) de Duttweiler [8], que nous avons traduit ici en français. À vos souris et bon questionnaire !
Références
1. Rotter JB. Social learning and clinical psychology. Englewood Cliffs, NJ, US: Prentice-Hall, Inc; 1954. ix, 466 p. (Social learning and clinical psychology).
2. Krampe H, Danbolt LJ, Haver A, Stålsett G, Schnell T. Locus of control moderates the association of COVID-19 stress and general mental distress: results of a Norwegian and a German-speaking cross-sectional survey. BMC Psychiatry. 6 sept 2021;21(1):437.
3. Alat P, Das SS, Arora A, Jha AK. Mental health during COVID-19 lockdown in India: Role of psychological capital and internal locus of control. Curr Psychol [Internet]. 12 mars 2021 [cité 10 févr 2022]; Disponible sur: http://link.springer.com/10.1007/s12144-021-01516-x
4. Stagner, R., 1937. Psychology of personality, Psychology of personality. McGraw-Hill, New York, NY, US.
5. Veroff, J., 1983. Contextual Determinants of Personality. Pers Soc Psychol Bull 9, 331–343. https://doi.org/10.1177/0146167283093002
6.Sin, N.L. and Lyubomirsky, S. (2009), Enhancing well-being and alleviating depressive symptoms with positive psychology interventions: a practice-friendly meta-analysis. J. Clin. Psychol., 65: 467-487. https://doi.org/10.1002/jclp.20593
7. Wellenzohn, S., Proyer, R.T., Ruch, W., 2018. Who Benefits From Humor-Based Positive Psychology Interventions? The Moderating Effects of Personality Traits and Sense of Humor. Frontiers in Psychology 9.
8. Duttweiler PC. The Internal Control Index: A newly developed measure of locus of control. Educational and Psychological Measurement. 1984;44(2):209‑21.
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