Auteur : Séverine Deguen
Je suis enseignante-chercheur en biostatistique et en épidémiologie environnementale au sein du département de santé environnement travail et du génie sanitaire depuis 2001. J’assure une activité régulière d’enseignement en biostatistique auprès des différentes filières professionnelles formées à l’EHESP et auprès du master de santé publique. Le programme de recherche « Equit’Area », d’envergure nationale, vise à étudier le rôle du cumul d’exposition environnementale sur les inégalités sociales de santé. Ce projet Equit’Area constitue la colonne vertébrale de mon activité de recherche pour les prochaines années. Celui-ci me permet de prendre part à des projets de recherche aux plans national et européen et de mettre mes compétences au service d’un projet de santé publique. Plus spécifiquement, je suis investie dans 2 groupes d’experts de l’OMS-Euro ; le premier s’intéressant aux inégalités environnementales et le second aux inégalités sociales de santé.
Les registres des maladies et pathologies en France : une veille sanitaire égalitaire ?
Début 2019, la polémique concernant la croissance du nombre de bébés nés « sans bras », (appelé les agénésies transverses), a fait surgir plusieurs interrogations de santé publique dont celle de la couverture territoriale de la surveillance des maladies et des pathologies en France. Cette situation questionne les orientations des politiques de santé publique à travers l’organisation de la veille sanitaire et de la prévention en France. Un des outils de structuration de ces politiques, qui a contribué à faire émerger l’interrogation sur l’existence de ces clusters de cas, sont les registres épidémiologiques : mais permettent-ils une veille sanitaire égalitaire ? en d’autres termes, existe-t-il une surveillance égalitaire de l’état de santé de la population ?
Ce travail a été réalisé dans le cadre du module interprofessionnel organisé au sein de l’EHESP et co-encadré par Cyrille Harpet (professeur de l’EHESP). Consulter la version complète au lien suivant : https://documentation.ehesp.ff/pmb/index.php?lvl=etagere_see&id=42
Continuer à lire … « Les registres des maladies et pathologies en France : une veille sanitaire égalitaire ? »Changement climatique, inégalités et Covid-19 : un triptyque indissociable
« Construire un environnement sain, favorable à la santé de tous et plus précisément envers les plus vulnérables, est un enjeu majeur si l’on veut agir pour une relance plus écologique et équitable ».
Des chercheures de l’équipe ERES, de l’EHESP et du CNRS ont publié une tribune dans Libération. A lire ici

Comment établir des priorités en matière de réduction des inégalités socio-territoriales de santé ?
Article co-écrit avec Wahida Kihal-Talantikite.
Alors que les inégalités sociales de santé se définissent comme « toute relation entre la santé et l’appartenance à une catégorie sociales » (1), les inégalités socio-territoriales, quant à elles, introduisent l’existence de disparités socioéconomiques entre les territoires reflétant également les disparités dans l’offre et l’accessibilité aux services sanitaires, sociaux et médico-sociaux.
http://www.courrierdesmaires.fr/31641/inegalites-territoriales-environnementales-et-sociales-de-sante-regards-croises/
La mobilité de la population peut-elle aggraver l’existence d’inégalités sociales et environnementales de santé ?
Aujourd’hui, compte tenu de la croissance démographique et des nouvelles dynamiques urbaines, la mobilité des populations s’accélèrent et les territoires se redessinent. Ainsi, la mobilité de la population apparaît comme une nouvelle dimension à prendre en compte dans les études d’épidémiologie environnementale. De plus, depuis plusieurs années, la littérature scientifique documente le rôle particulier des facteurs socioéconomiques dans les études visant à quantifier l’impact sanitaire des expositions. Aussi, dans ce contexte, la question qui émerge vise à comprendre dans quelle mesure la mobilité de la population pourrait aggraver les inégalités sociales et environnementales de santé.
Les expositions environnementales contribuent-elles aux inégalités sociales de santé ?
Malgré une amélioration générale de l’état de santé des populations, les individus ne demeurent pas égaux devant la mort et la maladie. Des inégalités de santé existent entre différentes catégories sociales et tendent à s’accroître. Depuis quelques années, les expositions environnementales sont rapportées comme facteurs susceptibles d’expliquer une partie des inégalités sociales de santé suivant deux mécanismes :
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un différentiel d’exposition : les populations socialement défavorisées seraient plus exposées à certains polluants et/ou à un nombre de polluants plus importants car les sources de pollution ne seraient pas équitablement réparties sur le territoire, et/ou,
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un différentiel de vulnérabilité : les populations défavorisées seraient plus fragiles et plus vulnérables aux nuisances environnementales à cause de leur condition de vie. Ainsi, à niveau d’exposition identique, les populations plus défavorisées (ou résidant dans des quartiers plus défavorisés) auraient des effets sanitaires plus fréquents, voire plus graves.
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